Des oeuvres d’une étonnante singularité, où la nature semble avoir fait l’essentiel, mais dans lesquelles l’artiste fait le reste, et montre ainsi son aptitude à cerner l’essentiel et à en tirer une oeuvre. Dans sa série intitulée Silhouettes, il photographie à contre-jour des plantes, par ciel laiteux, créant ainsi de images contrastées et minimalistes, qu’il tire ensuite sur papier coton, avec impression jet d’encre. Ça c’est pour la technique, qu’il maîtrise fort bien. Mais avant, intervient l’oeil de l’artiste, qui perçoit le bon sujet, souvent inapparent pour le simple spectateur. Et pour cela, nul besoin d’aller bien loin, l’environnement immédiat lui offre tout ce qu’il recherche : dépouillée de son feuillage, la vigne montre ses vrilles desséchées comme de petits poings crispés, la clématite et l’églantier exposent leurs fruits… « Ces silhouettes, débarrassées du superflu, nous laissent découvrir les choix que les plantes ont faits pour vivre, leurs erreurs et leurs réussites », dit-il. Il photographie aussi des paysages, là encore avec une telle réussite qu’on les croirait exotiques, alors qu’ils sont nivernais.
Article publié dans « Le Journal du Centre », le 13/08/2021